Une circulaire datée du 5 janvier 2023 ( lien ici ) vient rappeler que la loi N°2021-1109 du 24 août 2021 "confortant le respect des principes de la République" prévoit la création d'une instance départementale de prévention d'évitement scolaire et que celle-ci doit rapidement être mise en place. Celle-ci vise à vérifier que chaque enfant est inscrit dans une école ou bien a reçu l'autorisation pour l'instruction en famille. Pour cela est organisé un recoupement d'informations entre les académies, les élus locaux (mairies donc), CAF, services du département, etc. Un identifiant national unique est donné à chaque enfant pour s'assurer du suivi. L'instance travaille en collaboration avec la cellule de lutte contre l'islamisme radical et le repli communautaire. Si un enfant concerné par l'obligation scolaire (3 à 16 ans ; 3 ans ou un peu moins puisque l'obligation scolaire commence en septembre de l'année des 3 ans) n'est pas i
Un témoignage de F., merci encore !
" En arrivant ici, nous avons fait un courrier de demande (attention, pas un courrier de déclaration comme en France ! Ici, on doit demander la permission!) d’instruction en famille au directeur de l’enseignement fondamental chargé de la région où nous habitons. (Courrier du type « Monsieur le Directeur de l'enseignement fondamental, Par ce courrier, je vous demande l'autorisation de pouvoir pratiquer l'instruction en famille avec XXX, né(e) le XXX et domicilié(e) à XXX. » et préciser qu’on aimerait enseigner à notre enfant dans sa langue maternelle, qu’on fera en sorte qu’il apprenne les langues parlées au Luxembourg et qu’il fréquente d’autres enfants afin d’être sociabilisé.)
Nous avons alors reçu un courrier pour nous fixer un rdv avec le directeur. C’était extrêmement cordial et sympathique. On a discuté de nos choix, du passé scolaire de notre fille. Il était rassuré que nous ayons choisi un cpc parce que pour lui, le unschooling aurait été un motif de refus (attention, c’était SON avis ! Dans d’autres régions, les directeurs tolèrent le unschooling, ça dépend vraiment de la personne). Il nous a présenté le plan d’études que nous avons dû accepter de suivre. C’est un gros bouquin, la bible de l’enseignement ici, découpé en cycles pour chaque matière avec le niveau attendu pour chacune d’elle et des exemples. Il nous a bien expliqué qu’il attendait juste une évolution qui prouve que l’enfant est instruit et nous a demandé un rapport chaque trimestre sur l’avancement de notre fille par rapport à ce plan d’études. Il nous avait dit qu’on se reverrait 6 mois plus tard.
On a donc suivi le programme EAD comme les autres années et elle a eu, en plus, des cours de langues sur Skype : allemand et luxembourgeois vu que c’était une condition sine qua non à l’ief, anglais ainsi que coréen (son choix). Au bout de 3 mois, j’ai envoyé mon rapport au directeur en faisant un tableau reprenant chaque catégorie et en évaluant ma fille par rapport à ce qui était inscrit. Je n’ai eu aucune réponse donc on a continué ainsi le reste de l’année.
Fin juin, j’ai commencé le rapport en vue du contrôle :
-une introduction dans laquelle je présente ma fille, je résume notre année (problèmes rencontrés notamment, contraintes qui se sont ajoutées à notre planning,…) et j’explique son quotidien en ief.
-un paragraphe sur la raison pour laquelle on pratique l’ief.
-un paragraphe sur nos choix pédagogiques.
-son emploi du temps
- un tableau reprenant les précédents rapports et un nouveau pour conclure l’année et visualiser l’évolution.
J’ai reçu un courrier de leur part me proposant un rdv 3 jours plus tard avec une liste de travaux à fournir :
-2 productions écrites en allemand dont une production libre.
-2 productions écrites en français dont une libre.
-2 productions mathématiques.
-2 créations artistiques et un auto-portrait.
-1 portfolio illustrant 3 activités en relation avec le monde scientifique.
-1 portfolio illustrant 2 activités en relation avec le sport et le mouvement.
Le rdv était très agréable. Nous avons été reçus par le directeur adjoint à l’enseignement fondamental de notre région ainsi que par un jeune instituteur. Nous avons d’abord échangé tous ensemble puis notre fille et l’instituteur se sont isolés. Il l’a évaluée en maths et en allemand. Pendant ce temps, nous avons discuté de tout ce que j’avais écrit dans mon rapport et nous avons passé en revue tous les travaux apportés. Il a été très impressionné par la qualité de son travail et par son niveau. Il a un peu insisté pour qu’on la rescolarise vu son niveau (pour lui, elle a largement le niveau pour sauter une 2ème classe et intégrer l’enseignement secondaire (qui commence à partir de la 5ème (France) ici).
Quelques semaines plus tard, nous avons reçu un courrier nous confirmant que nous avons bien suivi le plan d’études et que le contrôle était très positif.
L'association Alli qui s'occupe du homeschooling dans le pays nous a beaucoup aidé également!
En route pour une année de plus "
A mes questions, qu'avez-vous le moins aimé et le plus apprécié, F. a répondu :
" Ce que j'ai le moins aimé : on ne trouve pas beaucoup d'infos sur le net donc on tâtonne avec la peur d'être rappelé à l'ordre! Par exemple, au début, j'ai envoyé une lettre de déclaration comme en France et je n'ai pas eu de réponse. Puis j'ai reçu une lettre de l'école me sommant d'inscrire ma fille au plus vite vu qu'elle n'était inscrite nulle part. Je leur ai envoyé un mail pour expliquer, ils ont contacté la direction de l'enseignement et c'est eux qui m'ont contacté pour me dire qu'ils n'ont pas tenu compte de ma lettre de déclaration vu qu'il faut faire une demande et pas une déclaration. Quoi d'autre? Le plan d'études est vraiment effrayant au 1er abord et vu que c'est un peu mal traduit, il y à carrément des intitulés que je ne comprenais pas. J'ai aussi trouvé que 3 jours entre la lettre de rdv et le jour de l'inspection, c'est atrocement juste et même panique à bord!!
Ce que j'ai préféré, c'est leur écoute et leur bienveillance quand on les rencontre. Ils ont dans l'optique le bien-être de l'enfant et son avenir (sans être butés). Ils m'ont dit qu'ils n'attendaient aucun niveau de la part d'un enfant en ief puisqu'on en n'exige pas d'un enfant scolarisé ici. Ils te font des suggestions avec bienveillance et diplomatie, on discute, on échange, on plaisante, ils parlent d'autres enfants voir même des leurs, ils ont un discours positif, ils valorisent l'enfant."
Article et lien "L'instruction en famille au Luxembourg" : clic ici.
" En arrivant ici, nous avons fait un courrier de demande (attention, pas un courrier de déclaration comme en France ! Ici, on doit demander la permission!) d’instruction en famille au directeur de l’enseignement fondamental chargé de la région où nous habitons. (Courrier du type « Monsieur le Directeur de l'enseignement fondamental, Par ce courrier, je vous demande l'autorisation de pouvoir pratiquer l'instruction en famille avec XXX, né(e) le XXX et domicilié(e) à XXX. » et préciser qu’on aimerait enseigner à notre enfant dans sa langue maternelle, qu’on fera en sorte qu’il apprenne les langues parlées au Luxembourg et qu’il fréquente d’autres enfants afin d’être sociabilisé.)
Nous avons alors reçu un courrier pour nous fixer un rdv avec le directeur. C’était extrêmement cordial et sympathique. On a discuté de nos choix, du passé scolaire de notre fille. Il était rassuré que nous ayons choisi un cpc parce que pour lui, le unschooling aurait été un motif de refus (attention, c’était SON avis ! Dans d’autres régions, les directeurs tolèrent le unschooling, ça dépend vraiment de la personne). Il nous a présenté le plan d’études que nous avons dû accepter de suivre. C’est un gros bouquin, la bible de l’enseignement ici, découpé en cycles pour chaque matière avec le niveau attendu pour chacune d’elle et des exemples. Il nous a bien expliqué qu’il attendait juste une évolution qui prouve que l’enfant est instruit et nous a demandé un rapport chaque trimestre sur l’avancement de notre fille par rapport à ce plan d’études. Il nous avait dit qu’on se reverrait 6 mois plus tard.
On a donc suivi le programme EAD comme les autres années et elle a eu, en plus, des cours de langues sur Skype : allemand et luxembourgeois vu que c’était une condition sine qua non à l’ief, anglais ainsi que coréen (son choix). Au bout de 3 mois, j’ai envoyé mon rapport au directeur en faisant un tableau reprenant chaque catégorie et en évaluant ma fille par rapport à ce qui était inscrit. Je n’ai eu aucune réponse donc on a continué ainsi le reste de l’année.
Fin juin, j’ai commencé le rapport en vue du contrôle :
-une introduction dans laquelle je présente ma fille, je résume notre année (problèmes rencontrés notamment, contraintes qui se sont ajoutées à notre planning,…) et j’explique son quotidien en ief.
-un paragraphe sur la raison pour laquelle on pratique l’ief.
-un paragraphe sur nos choix pédagogiques.
-son emploi du temps
- un tableau reprenant les précédents rapports et un nouveau pour conclure l’année et visualiser l’évolution.
J’ai reçu un courrier de leur part me proposant un rdv 3 jours plus tard avec une liste de travaux à fournir :
-2 productions écrites en allemand dont une production libre.
-2 productions écrites en français dont une libre.
-2 productions mathématiques.
-2 créations artistiques et un auto-portrait.
-1 portfolio illustrant 3 activités en relation avec le monde scientifique.
-1 portfolio illustrant 2 activités en relation avec le sport et le mouvement.
Le rdv était très agréable. Nous avons été reçus par le directeur adjoint à l’enseignement fondamental de notre région ainsi que par un jeune instituteur. Nous avons d’abord échangé tous ensemble puis notre fille et l’instituteur se sont isolés. Il l’a évaluée en maths et en allemand. Pendant ce temps, nous avons discuté de tout ce que j’avais écrit dans mon rapport et nous avons passé en revue tous les travaux apportés. Il a été très impressionné par la qualité de son travail et par son niveau. Il a un peu insisté pour qu’on la rescolarise vu son niveau (pour lui, elle a largement le niveau pour sauter une 2ème classe et intégrer l’enseignement secondaire (qui commence à partir de la 5ème (France) ici).
Quelques semaines plus tard, nous avons reçu un courrier nous confirmant que nous avons bien suivi le plan d’études et que le contrôle était très positif.
L'association Alli qui s'occupe du homeschooling dans le pays nous a beaucoup aidé également!
En route pour une année de plus "
A mes questions, qu'avez-vous le moins aimé et le plus apprécié, F. a répondu :
" Ce que j'ai le moins aimé : on ne trouve pas beaucoup d'infos sur le net donc on tâtonne avec la peur d'être rappelé à l'ordre! Par exemple, au début, j'ai envoyé une lettre de déclaration comme en France et je n'ai pas eu de réponse. Puis j'ai reçu une lettre de l'école me sommant d'inscrire ma fille au plus vite vu qu'elle n'était inscrite nulle part. Je leur ai envoyé un mail pour expliquer, ils ont contacté la direction de l'enseignement et c'est eux qui m'ont contacté pour me dire qu'ils n'ont pas tenu compte de ma lettre de déclaration vu qu'il faut faire une demande et pas une déclaration. Quoi d'autre? Le plan d'études est vraiment effrayant au 1er abord et vu que c'est un peu mal traduit, il y à carrément des intitulés que je ne comprenais pas. J'ai aussi trouvé que 3 jours entre la lettre de rdv et le jour de l'inspection, c'est atrocement juste et même panique à bord!!
Ce que j'ai préféré, c'est leur écoute et leur bienveillance quand on les rencontre. Ils ont dans l'optique le bien-être de l'enfant et son avenir (sans être butés). Ils m'ont dit qu'ils n'attendaient aucun niveau de la part d'un enfant en ief puisqu'on en n'exige pas d'un enfant scolarisé ici. Ils te font des suggestions avec bienveillance et diplomatie, on discute, on échange, on plaisante, ils parlent d'autres enfants voir même des leurs, ils ont un discours positif, ils valorisent l'enfant."
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