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Mise en place de l'instance de prévention d'évitement scolaire

Une circulaire datée du 5 janvier 2023 ( lien ici ) vient rappeler que la loi N°2021-1109 du 24 août 2021 "confortant le respect des principes de la République" prévoit la création d'une instance départementale de prévention d'évitement scolaire et que celle-ci doit rapidement être mise en place.  Celle-ci vise à vérifier que chaque enfant est inscrit dans une école ou bien a reçu l'autorisation pour l'instruction en famille. Pour cela est organisé un recoupement d'informations entre les académies, les élus locaux (mairies donc), CAF, services du département, etc.  Un identifiant national unique est donné à chaque enfant pour s'assurer du suivi. L'instance travaille en collaboration avec la cellule de lutte contre l'islamisme radical et le repli communautaire.  Si un enfant concerné par l'obligation scolaire (3 à 16 ans ; 3 ans ou un peu moins puisque l'obligation scolaire commence en septembre de l'année des 3 ans) n'est pas i

Quels revenus prévoir pour pratiquer l'instruction en famille ?

Faut-il disposer d'un trésor secret (ou pas) pour choisir l'instruction en famille ?
En fonction de vos choix (plus ou moins de matériel acheté, plus ou moins de sorties payantes, etc.), votre budget pour instruire vos enfants sera plus ou moins conséquent. Vous aurez alors plus ou moins besoin de ressources pour y parvenir.
Mais alors les familles IEF sont-elles riches ?
Et bien non ! Nos réalités sont même très différentes ! En instruction en famille comme dans les familles scolarisantes, on trouve des familles aux revenus très confortables et d'autres aux revenus bien plus fragiles... L'instruction en famille est avant tout une question de choix, plus ou moins facile à assumer certes, mais de choix tout de même.

Ci-dessous je vous propose quelques éléments de réflexion :


  • Un parent solo peut-il choisir l'instruction en famille ?

Il convient tout de même de préciser qu'un parent séparé doit avant tout obtenir l'aval de l'autre parent ou bien cette situation risque de devenir conflictuelle... Hélas je n'ai aucun argument ou piste à vous proposer pour convaincre le papa ou la maman hésitant ou opposé, simplement je vous encourage à rencontrer des familles qui pratiquent l'instruction en famille afin qu'il ou elle puisse se faire sa propre idée. N'hésitez pas à fréquenter les listes IEF, cette situation n'est pas si rare qu'on pourrait le penser... Et lorsque les deux parents s'entendent tous les deux, c'est évident bien plus facile à mettre en place, j'ai ainsi connu une famille où le papa donnait chaque mois une certaine somme à la maman afin qu'elle puisse instruire leurs enfants.
Cependant tous les parents solos instruisant leurs enfants ne peuvent se contenter d'une pension et travaillent, souvent à temps partiel. Lorsqu'ils le peuvent, certains en profitent alors pour emmener leurs enfants avec eux et leur faire découvrir ainsi leur emploi ; d'autres ont recours à des personnes extérieures, cette aide étant payante ou gratuite.
Ici un groupe Facebook permet d'échanger sur cette réalité.


  • Le choix le plus fréquent : un seul revenu avec ou sans allocations
Sans surprise certainement, le choix le plus fréquent est celui où un seul parent travaille officiellement et où l'autre parent s'occupe des enfants et du quotidien.
Pour autant cela ne signifie pas que les ressources des familles soient confortables. Tout dépend du salaire du papa et des allocations perçues.
Lorsque l'enfant est petit, c'est sans doute la solution la plus facile car il n'est pas utile de chercher une autre personne pour son enfant... En outre les familles qui choisissent d'instruire leurs enfants désirent fréquemment s'investir totalement auprès de leurs enfants, elles imaginent donc difficilement payer quelqu'un d'autre pour nourrir et prendre soin de leurs enfants en dehors des moments d'instruction, c'est finalement un choix proche de celui d'une maman au foyer avec enfants scolarisés. La différence réside dans le fait que la maman non sco se charge également de l'instruction de ses enfants.

  • Un choix non rémunéré : des activités parallèles
Régulièrement le parent ayant choisi de rester à la maison n'est pourtant pas un parent uniquement centré autour de son enfant. De mon côté, je pratique le théâtre amateur depuis quasiment le premier jour d'IEF. D'autres parents s'investissent dans des associations locales, parfois ils sont engagés dans un conseil municipal, d'autres sont intervenantes Leche League, d'autres sont bénévoles dans une bibliothèque, etc.  Ce n'est pas parce qu'on instruit son enfant que notre vie s'arrête à l'univers de celui-ci. ☺

  • Un choix atypique : aucun des deux parents n'a de travail fixe
C'est le cas notamment des familles voyageuses qui quittent tout et vivent sur leurs économies, commençant bien entendu par limiter leurs dépenses. Elles peuvent également monnayer leurs services à l'étranger.
D'autres favorisent l'autarcie et se contentent alors de travaux saisonniers, travaillant beaucoup durant plusieurs mois puis plus du tout les mois suivants.

  • Un choix assez fréquent : Un revenu principal et un revenu complémentaire
Lorsque les enfants grandissent, il n'est pas rare que l'autre parent reprenne une activité. Il me semble que l'activité la plus courante est le soutien scolaire, certainement pour deux raisons : la pratique de l'instruction en famille nous ouvre à d'autres horizons et nous sommes nombreux à avoir une formation d'enseignant(e)...
Certains parents préfèrent des travaux saisonniers ou bien sont artistes.
Certains travaillent à domicile. Ce choix rejoint le point suivant puisqu'il s'agit avant tout d'une question de temps et de revenu.

  • Un choix pas si rare : les deux parents partagent travail et IEF
Dans ce cas ils ne travaillent pas nécessairement à 100 % et ils s'arrangent pour que l'un des deux soit présent ou bien pour qu'une personne (jeune fille au pair par exemple) prenne le relais.
Certains parents sont artistes et travaillent essentiellement le week-end ou les enfants les suivent ou un proche s'en charge durant ce moment là ou bien ils ont recours à une aide ponctuelle payante.
D'autres ont choisi de travailler le soir lorsque l'autre parent est là et/ou lorsque les enfants dorment.

Sur le site de LAIA, vous trouverez quelques exemples de choix autour du travail des parents : lien. 

  • Conclusion
Une fois encore il existe autant d'organisations professionnelles que de familles IEF. Un choix n'est jamais immuable. Si financièrement cela devient difficile, deux choix s'offrent :
- renoncer à l'instruction en famille et scolariser
- ou bien essayer de diminuer les coûts et/ou chercher une activité rémunératrice
Ce choix n'est pas toujours évident...
Renoncer si on souhaite continuer et/ou si l'enfant en a besoin n'est pas un choix facile à vivre. Comme l'a dit une maman rencontrée lors de la diffusion d'"Etre et devenir" : "lorsqu'on a commencé à se poser des questions, on n'arrête plus... Avant on ne se demandait pas s'il fallait scolariser ou pas, on pensait que c'était normal. Mais maintenant, on se demande : qu'est-ce qui est le mieux pour notre enfant ?"
Ne pas se poser de questions est confortable, ce n'est pourtant pas nécessairement ce que l'on souhaite...
Mais choisir une activité rémunératrice n'est pas toujours évident non plus... Cela peut occasionner une fatigue non négligeable... Or les mamans IEF sont quelquefois victimes de Burn out. Etre maman à 100% laisse parfois peu de temps pour se reposer, peut-être aussi parce que bon nombre de mamans IEF sont très actives et engagées, engagées dans l'accompagnement de leurs enfants mais pas seulement! Il s'agit alors de savoir entendre les petits signes indiquant qu'un changement ici ou là est nécessaire et en cas de besoin, vous pouvez vous inscrire sur le groupe Burn out et IEF, mais surtout n'oubliez pas : vous n'avez pas à être un parent parfait (billet).
Merci d'avoir lu cet article et à bientôt ! 

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